Au détour d’un petit chemin, sur la route de Sers direction Rougnac, faites un saut dans le temps pour vous plonger plus de vingt mille ans en arrière et découvrir le travail d’artistes des chasseurs-collecteurs solutréens, qui avaient posé leurs lances, propulseurs et sagaies pour sculpter des animaux réels ou imaginaires sur une paroi rocheuse.
C’est en 1909 que le docteur Léon Henri-Martin se mit à sonder et prospecter ce site, mais ce n’est qu’en 1919 qu’il fouilla les talus devant les grottes, mettant au jour 2000 outils en silex (dont des feuilles de laurier et des pointes-à-cran ), 150 objets de matière animale, une vingtaine d’objets de parure, une cinquantaine de plaquettes gravées ainsi que des aiguilles à chassolutréennes en os d’animaux et trois squelettes datés de l’âge du Bronze.
En 1927, s’en prenant à la dynamite à un énorme rocher, il découvrit, face contre terre, la première des sculptures : une jument pleine, suivant un bison à tête de sanglier. Puis les autres œuvres d’art ont suivi, dont les fameux bouquetins affrontés, et un énorme bloc comportant deux humains dont l’un était chargé par un bison à tête de bœuf musqué et l’autre suivi par des chevaux. Il envoya les originaux au MAN (musée des antiquités nationales, devenu depuis : musée d’archéologie nationale) de ST-Germain-en-Laye. Il pensait avoir découvert des blocs, jadis disposés en sanctuaire et éparpillés par des vandales ou par le temps.
Sa fille Germaine, reprenant, en 1951, des fouilles de contrôle avec Raymond Lantier, découvrit, à même la paroi rocheuse, deux autres sculptures (dont un magnifique bouquetin) qu’elle scia et envoyé au MAN avec les premières. C’est donc Germaine Henri-Martin et Raymond Lantier qui ont démontré qu’il s’agissait de la frise pariétale sculptée la plus vieille au monde et non pas de simples blocs disposés en arc de cercle.
Un bail emphytéotique a d’abord été signé entre les héritiers de Léon Henri-Martin et la commune de Sers, qui a permis à notre commune de mettre en valeur ce site classé : mise en place de reproductions fidèles et mises en scènes sur le lieu de leur découverte, scénographie permettant de retracer leur histoire d’il y a 23 000 ans, pose de panneaux explicatifs et illustrés, écrits par Sophie Tymula (auteure d’une thèse de préhistoire sur les artistes sculpteurs du Roc de Sers), le long d’une passerelle en bois, accessible aux handicapés, réfection à l’identique de la cabane à outils d’Henri-Martin.
Depuis, ce site a été cédé à notre commune contre l’euro symbolique, grâce à la gentillesse et la compréhension de Mme Bréton et de ses co-héritiers.
Faites une pause dans ce lieu unique et ensoleillé et vous en comprendrez tout l’intérêt !
https://musee-archeologienationale.fr/objet/bouquetins-affrontes
Sentier agréable et ombragé de 670 m pour accéder au site
Site accessible aux personnes à mobilité réduite
Les chiens tenus en laisse sont les bienvenus
Ouvert toute l’année de 8h à 20h
Visite libre et gratuite
Vous pourrez accompagner votre voyage dans le temps par une visite préalable du Préhisto-Sers, petit musée sur la chronologie de la préhistoire, situé dans le bourg de Sers, au 588 rue Montalembert et y réserver une visite commentée du Roc sur rendez-vous au 05 45 24 92 91 ou 06 49 98 41 75.
Photos avant les travaux :